développer la sagesse émotionnelle

Développer sa sagesse émotionnelle grâce au Stoïcisme.

Lorsqu’on imagine ce que peut être la sagesse émotionnelle, on peut se représenter une personne qui sait garder son calme en toute circonstance et qui arrive à prendre des décisions basées sur la raison ou sur l’intuition plutôt que sur des pulsions. On s’imagine donc une personne stoïque plutôt qu’une personne impulsive.

Le terme de stoïque vient d’une philosophie antique: Le Stoïcisme. Un avantage de cette approche est qu’elle est résolument pratique (ce n’est pas seulement un concept intellectuel). Un autre avantage, est qu’elle peut être mise en pratique par tous. Deux des grands représentants de cette philosophie sont d’ailleurs un esclave (Epictète) et un empereur (Marc Aurèle). Le premier ayant, de surcroît, largement inspiré le deuxième.

Donc nous verrons ici comment l’approche Stoïcienne permet de mieux gérer nos émotions au quotidien et pourquoi cela nous rapproche du bonheur, qui est le but de nombreuses philosophies comme le Stoïcisme et l’Épicurisme.

Étape 1 vers la sagesse émotionnelle: Différencier ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous.

Dès le début du Manuel d’Epictète on est invité (ah oui! le Stoïcisme ne vous oblige à rien, ce n’est pas une morale)  à différencier ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous. C’est un exercice que chacun peut faire et on se rend vite compte que la frontière entre les deux est parfois floue. De fait, pour Epictète seules nos pensées, nos jugements, nos désirs et notre volonté dépendent de nous. Mais, même là, on pourrait estimer que ces aspects purement spirituels peuvent être manipulés. 

La question de ce qui dépend de nous peut donc se poser au quotidien dans tous les domaines de notre vie que nous souhaitons améliorer. Si par exemple vous passez une journée exécrable au travail, vous pouvez vous attacher dans un premier temps à définir ce qui la rend exécrable. En partant de ces constats, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour changer ce sentiment que tout va de travers. Qu’est-ce qui dépend vraiment de vous pour améliorer la situation ? Est-ce que se plaindre et critiquer est utile ? Ou est-ce préférable d’accepter ce qui est, et d’agir sur ce qui dépend de nous ?

En faisant cet exercice on s’aperçoit rapidement que nos émotions, nos “passions” (dont l’éthymologie est passio = douleur)  ne nous aident pas à résoudre le problème, bien au contraire. Cependant, elles sont un signal  d’alarme qui nous indique que quelque chose n’est pas ajusté en nous. Nous avons tendance à identifier la cause de nos émotions comme extérieure (tu/ça me met en colère) alors que nous en sommes responsables, elles dépendent donc de nous (je suis en colère car je…). 

La sagesse émotionnelle commence donc lorsqu’on écoute les émotions qui nous traversent et qu’on les indentifie comme dépendantes de nous, qu’on en prend la responsabilité. Ce sont nos projections qui font naître en nous des émotions (peur, frustration, colère, jalousie…). De fait, certaines personnes ont une réaction émotionnelle forte face à un événement alors que d’autres ne seront pas affectées. Il dépend donc de nous de travailler sur nos projections qui génèrent ces “passions”.

Etape 2: Le détachement de tout ce qui ne dépend pas de nous

Faire “la part des choses” entre ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous est déjà un grand pas vers l’acceptation que nous ne sommes pas omnipotents. Vouloir changer une personne dépend de la volonté de la personne à changer. Par contre vouloir se changer soi ne dépend que de soi. Et peut-être qu’ainsi l’autre changera et le monde entier changera… ou pas.

Le détachement de ce qui ne dépend pas de nous est donc recommandé par les Stoïciens afin d’atteindre le bonheur. Le désir se définit par vouloir ce que l’on n’a pas. Par opposition, on ne désire pas ce que l’on possède déjà: le plaisir d’un désir assouvit est donc éphémère. De plus, le désir est lié à un manque, or on n’est pas heureux quand on est dans le manque. On est heureux lorsqu’on se sent comblé. On peut donc se demander qu’est-ce qui nous comble vraiment et qui dépend seulement de nous?

L’objet de notre désir ne dépend pas de nous. On peut désirer être riche financièrement ou avoir un corps de mannequin, mais ce résultat ne dépend pas uniquement de nous, de nombreuses circonstances peuvent empêcher la réalisation de ces désirs. Il est donc important pour les Stoïciens de se détacher du désir ou du résultat attendu afin de ne pas souffrir si on ne l’atteint pas. On est conscient que l’objet de notre désir ne dépend pas de nous et donc si on ne l’atteint pas on n’en est pas affecté. La sagesse émotionnelle résiderait donc également dans le détachement de tout ce qui ne dépend pas de nous.

(NB: Le Stoïcisme a une vision opposée, sur le point du désir, à l’Épicurisme qui part de nos désirs pour atteindre le bonheur, mais cela demande d’être très vigilant sur ce que l’on désire vraiment 😉. Ce sera peut-être pour un prochain article…)

Étape 3: l’attachement à changer ce qui dépend de nous.

Pour les Stoïciens le mieux serait donc de vivre sans désirs et sans émotions ? Quelle vie !

Rappelons que le but du Stoïcisme est le bonheur. Donc non, le détachement ce n’est pas la résignation, et la “maîtrise” ou la gestion des émotions ce n’est pas les refouler jusqu’à l’apathie (ou le burnout). Cette philosophie nous invite au contraire à mettre toute notre énergie dans ce qui dépend de nous.

Le bonheur est lié à ce que nous mettons en œuvre pour changer ce qui dépend de nous. Les résultats de ces efforts auront forcément des conséquences. Donc si notre désir est d’avoir un corps de mannequin, agissons sur ce qui dépend de nous: prendre soin de notre hygiène de vie au quotidien. Le résultat sera peut-être différent de notre projection mentale initiale mais si on est détaché de cette projection on peut se sentir heureux des bénéfices d’une bonne hygiène de vie dans de nombreux domaines de notre vie.

La sagesse émotionnelle d’un point de vue Stoïque nous invite donc à ne pas essayer de changer la réalité, seulement notre point de vue sur la réalité. Il ne dépend pas de nous de changer le monde, il dépend de nous de changer notre monde et si le monde change en conséquence alors tant mieux. Autrement dit mettons tout en œuvre pour incarner le changement que nous souhaitons voir dans le monde, ne perdons pas notre énergie à le juger ou à vouloir le changer.

Si vous souhaitez approfondir, nous vous invitons à lire également “Les pensées pour moi-même” de Marc Aurèle dans lequel on retrouve cette citation qui peut servir de mantra pour votre méditation ou simplement une phrase à se dire chaque matin:

Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre.

Un grand merci à Charles le Precepteur pour ton excellent travail qui nous inspire beaucoup, on a hâte de découvrir ta BD Phylorama

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