Comment développer sa résilience personnelle ?
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Comment développer sa résilience et qu’est-ce que cela signifie ? On entend beaucoup parler de résilience en ce moment, c’est un terme qui est maintenant employé dans de nombreux domaines: résilience énergétique, écologique, économique, psychologique, physique, informatique… Être ou ne pas être résilient? Telle est la question, dirait Hamlet.
Ce terme vient en fait de la physique et désigne “une caractéristique mécanique définissant la résistance aux chocs d’un matériau” (Cf. Larousse). Par exemple, selon sa température, le fer est plus ou moins résilient. Par extension on peut l’appliquer à tous les domaines.
Ici nous nous intéressons à l’approche psychologique et verrons comment développer sa résilience personnelle.
Les 3 capacités de la résilience personnelle.
La résilience personnelle regroupe en fait 3 capacités bien distinctes:
- La capacité à résister, c’est à dire tenir bon face aux épreuves
- La capacité à rebondir, à se relever après un choc.
- La capacité à se reconstruire, partir sur de nouvelles bases, trouver des alternatives.
Contrairement à la résilience des matériaux, la résilience personnelle est quelque chose qui se construit au quotidien. C’est aussi le schéma du vivant dans son ensemble de la plus petite bactérie aux baleines bleues en passant par les plantes.
Ces aptitudes sont en partie innées et en partie acquises. Le chemin de vie de chacun forge donc continuellement notre résilience. Il s’agit d’un processus qui a commencé dès notre plus jeune âge et qui continue aujourd’hui.
Bien qu’il n’existe pas de model universel de la résilience personnelle, l’excellente nouvelle est qu’il est tout à fait possible de développer sa résilience à tout âge. Développer sa résilience personnelle peut se faire en s’appuyant sur 4 piliers:
- Vos forces
- Vos relations
- Le sens
- L’optimisme
S’appuyer sur ses forces pour développer sa résilience.
Les moments difficiles nous mettent face à nous même, des blessures profondes peuvent faire surface et il est possible qu’on se sente enseveli, emporté par un courant émotionnel ravageur. Il est facile de se laisser embarquer en particulier quand l’estime de soi est affaiblie.
Il est cependant très important de travailler sur ces faiblesses et blessures que la vie nous révèle. Leur laisser la place de s’exprimer est tout à fait nécessaire. C’est grâce à elles que nous pouvons améliorer notre résilience. Prendre conscience de nos blessures et de nos faiblesses est certainement désagréable mais sans cette conscience il est plus difficile d’améliorer sa résilience.
Pourtant, ne voir que ce qui ne va pas est également contre-productif. Le secret réside dans l’équilibre entre nos faiblesses qui nous apparaissent dans les épreuves et nos forces sur lesquelles on peut s’appuyer pour faire face. Nous avons tous des supers pouvoirs qui nous sont propres, certaines personnes en ont conscience d’autres non. Il est donc utile pour le second groupe de faire le point sur ses forces.
Voici 2 méthodes particulièrement efficaces pour découvrir ses forces:
- L’introspection en vous concentrant sur ce que vous avez réalisé qui vous procure de la joie, de l’énergie, de la fierté. Quelles sont vos qualités qui vous ont permis de vivre cela?
- L’enquête qualité en demandant à son entourage quelles sont vos 3 principales qualités et quels exemples permettent de les illustrer.
Une fois vos forces bien définies, travaillez dessus chaque jour pour les renforcer encore, même si c’est seulement 5 minutes. Si c’est la créativité prenez le temps chaque jour de faire une activité créative. Si c’est les relations sociales, parlez à un inconnu chaque jour. Si c’est la générosité donnez des sourires, des compliments, du temps d’écoute… Ce sont vos qualités qui vous permettront de faire face efficacement dans les moments critiques. Révélez et exaltez vos supers pouvoirs ils vous font autant de bien qu’aux autres, vous vous appuierez sur eux pour améliorer vos faiblesses et soigner vos blessures.
Prendre soin de ses relations
Nous sommes des êtres sociaux, le lien social est un besoin vital. Prendre soin de ses relations aux autres est donc inscrit en nous. Il est cependant important de s’avoir s’entourer avec des personnes qui nous font du bien et de limiter les contacts avec ceux qui pompent notre énergie et notre moral.
Prendre soin de ses relations passe par identifier les personnes qui nous procurent des émotions positives, qui nous donnent de l’énergie. Cela signifie aussi être dans la même démarche de “partage positif”. Le partage positif peut aussi passer par partager ses problèmes tout en assumant sa part de responsabilité, sans se poser en victime, et en sollicitant éventuellement de l’aide (ou pas).
Faire des actes altruistes permet de prendre du recul par rapport à ses propres problèmes, et parfois même de trouver une solution. C’est une excellente façon de prendre soin de ses relations et d’en créer de nouvelles. Il ne s’agit donc pas de toujours partager ses problèmes mais bien d’aider aussi les autres.
Développer des relations saines est un équilibre entre apprécier ce qui est beau chez l’autre et exprimer ce qu’on ressent même quand c’est désagréable. Marshall Rosenberg le met particulièrement bien en avant dans la communication non violente (CNV) dont les 4 piliers sont:
- L’observation factuelle (mais forcément subjective)
- L’expression de ce que l’on ressent (émotion, sensation physique…)
- L’expression du besoin (j’aime quand, j’apprécie que, j’ai besoin de…)
- Formuler une demande (pourrait-on faire, comment faire pour…)
Les 4 poisons à une bonne relation sont:
- Les critiques personnelles (voir la CNV)
- Se placer en victime (assumer sa part de responsabilité)
- Fuir ou se murer dans le silence (exprimer nos sentiments et besoins)
- Exprimer du mépris (respecter l’autre).
Trouver du sens permet d’être plus résilient
“C’est ce sentiment que la vie a un sens plus vaste que la simple existence individuelle qui permet à l’homme de s’élever au-dessus du mécanisme qui le réduit à gagner et à dépenser” Carl Gustav Jung.
Le besoin de sens implique de se centrer sur “l’être” avant de vouloir “faire”. Pourquoi faites-vous ce que vous faîtes au-delà de raisons purement matérielles? Les moments de crises nous ramènent, parfois brutalement, au sens de notre vie. Connaître la raison profonde de pourquoi on fait les choses est primordial. Cela permet de bien définir ses priorités.
Pourquoi faites-vous le travail que vous faites? Pour l’argent? Pourquoi voulez-vous de l’argent? Pour nourrir votre famille, lui offrir un toit, une éducation? Pourquoi? Parce que vous avez envie de lui offrir ce qu’il y a de meilleur ? …
On peut perdre son travail, on ne perd pas le sens de pourquoi on a fait ce travail. Ce qu’il y a de magique quand on trouve le sens de ce que l’on fait c’est qu’on peut s’appuyer dessus et repartir dans l’autre sens:
- Vous souhaitez offrir ce qu’il y a de meilleur pour votre famille
- Qu’est-ce qu’il y a de meilleur pour eux? L’argent, le temps de qualité passé ensemble?
- Comment pouvez-vous leur donner cela? En faisant un métier dans lequel vous vous épanouissez et qui vous laisse du temps libre?
- Quel travail correspond à ces besoins?
- De quoi avez-vous besoin pour y accéder?
- …
Cultiver l’optimisme pour être plus résilient.
Tout le monde connaît le jeu des 7 différences, voici en exclusivité le jeu des 3 différences entre un optimiste et un pessimiste:
- Pour un pessimiste une difficulté est permanente, générale et incontrôlable
- Pour un optimiste une difficulté est temporaire, locale, contrôlable
La bonne nouvelle c’est qu’on a tous un optimiste en nous. Il est cependant très pertinent de laisser notre côté pessimiste s’exprimer pleinement, après tout il a toute sa légitimité. Cela permet de prendre conscience de ses peurs, de ses blocages, de ses pensées limitantes… C’est grâce à cette prise de conscience que l’on peut ensuite raisonner (eh oui par définition on ne résonne pas avec ce qui est inconscient).
Le pessimiste a un vocabulaire très spécifique. Les phrases sont à la forme négative, les expressions comme “toujours”, “jamais”, “chance” et “malchance” sont ses préférées. Il est donc important de prêter attention à sa façon de parler.
Une fois que votre pessimiste intérieur s’est bien défoulé (si si, invitez le à aller au pire du pire) il est important de changer de prisme. Cela permet de porter un regard différent, de rationaliser, de planifier, de trier en fonction de peurs et de doutes qui ont fait surface. Il est important de prendre en considération certains éléments et d’autres seront laissés de côté.
On passe ainsi d’un état d’esprit fixe qui voit l’échec comme une fatalité à un état d’esprit du développement. Face à une façon de faire qui ne fonctionne pas, il suffit de changer la façon de faire.
“Je n’ai pas échoué, j’ai simplement trouvé 10.000 solutions qui ne fonctionne pas” Thomas Edison
Conclusion
Développer sa résilience personnelle est accessible à tous par des actions concrètes au quotidien. Cependant avant d’agir il est important de savoir où en est et vers quoi on veut tendre. Les 4 piliers de la résilience permettent à la fois de mieux se connaître, de définir ses priorités et le sens de sa vie et de bien s’entourer. C’est un chemin que vous avez commencé avant même votre naissance et que vous continuez aujourd’hui. Comme lecture sur le sujet nous vous recommendons le livre « La résilience ça se cultive au quotidien! » de Brigitte Vaudon et Emmanuelle Pioli. Bonne lecture !
Partagez en commentaire vos difficultés et vos réussites qui vous ont rendu plus résilent.e. Au plaisir de vous lire…