La crise du monde moderne

L’importance de la spiritualité face à la crise du monde moderne

Nous avons eu l’immense plaisir de découvrir cette semaine le livre “La crise du Monde Moderne” de René Guénon suite à l’écoute du merveilleux podcast du Précepteur. Nous allons tenter de faire un résumé de quelques points abordés dans ce livre qui met en perspective ce que Guénon appelle la Tradition Primordiale, dont on retrouve selon lui des sources dans les principales religions et en particulier l’hindouisme, et la pensée moderne.

René Guénon (1886-1951) est un érudit (philosophe, métaphysicien, écrivain) français influent du XXe siècle. Son œuvre est marquée non seulement par une défense intransigeante de la sagesse traditionnelle, mais aussi par une analyse pénétrante du monde moderne.

Son analyse, qui date de près d’un siècle, semble plus que jamais d’actualité. Il a identifié une crise dans les fondements spirituels de l’Occident qui a conduit à une décadence générale des institutions, de l’éthique et du discours intellectuel. Cet article présente la critique de la modernité faite par Guénon et certaines conséquences de sa pensée.

La Tradition primordiale de Guénon.

Guénon s’appuie régulièrement sur les cycles cosmologiques de la tradition Hindoue lorsqu’il évoque la tradition primordiale: les Mahayugas. Pour résumer un Mahayuga est divisé en quatre périodes successives: l’âge d’or de vérité (Krita Yuga), l’âge d’argent de décroissance de la vertue (Tréta Yuga), l’âge de bronze du doute (Dvapara Yuga), l’âge de fer de l’ignorance et du vice (Kâli Yuga).

Ces différents âges étaient également reconnus dans l’antiquité Greque et Romaine. Ce cycle fait partie selon Guénon de la Tradition Primordiale dont il ne nous reste que des brides et dont le sens est souvent dénaturé. Contrairement à notre vision occidentale où l’on part d’un âge sombre vers la lumière de la connaissance en ligne plus ou moins droite, ici c’est une chute de la lumière vers la décadence ou du spirituel vers la matière qui se répète de façon cyclique.

C’est en ce sens que Guénon oppose souvent les termes d’orient et d’occident. Il est cependant conscient que la pensée occidentale est également très répandue en Orient. Le contraire n’est malheureusement pas vrai car la pensée Orientale est déformée pour pouvoir être intégrée par les Occidentaux et perd ainsi son essence.

Un déclin continu des connaissances et de la compréhension.

Le monde moderne a eu tendance à valoriser la connaissance et l’information, mais sans la compréhension qui donne valeur et sens à la connaissance. Le savoir a eu tendance à se fragmenter et à se spécialiser, voire à se banaliser, et donc à ne pas être pertinent pour la condition humaine.

L’homme moderne est devenu de plus en plus capable de manipuler la nature, ce qui s’est accompagné d’une incompréhension correspondante de sa relation avec son environnement naturel. Guénon souligne que l’être humain est un « microcosme », ou un modèle de l’univers qui reflète l’univers lui-même.

Cela suggère que la vie humaine a un sens et un but plus élevés qui ne peuvent être réduits à l’idée moderne selon laquelle nous sommes simplement une espèce animale qui en est venue à dominer et à exploiter la nature.

Matérialisme et perte de sens

Le monde moderne est caractérisé par une tendance à réduire toutes les choses au niveau des choses matérielles. Il ignore ou nié l’existence de toute réalité au-delà des sens et est devenu de plus en plus matérialiste et réductionniste. La science moderne n’est d’ailleurs basée que sur ce qui est “observable”, “quantifiable”, “reproductible” et ignore ou nie ce qui n’entre pas dans ces cases.

La pensée moderne s’est caractérisée par une perte de sens, une tendance à tout réduire au niveau des termes utilitaires et quantifiables. elle a ignoré les dimensions supérieures de la réalité et est devenue de plus en plus matérialiste, instrumentale et mécanique dans ses procédures et ses perspectives.

Nous sommes de plus en plus obsédés par la recherche de biens matériels, dans le but d’ajouter à la pile toujours plus grande de marchandises et de « choses ». L’Homme moderne ignore toujours plus les dimensions supérieures de la réalité, y compris la dimension spirituelle.

La perte d’équilibre dans notre relation avec la nature

Le monde moderne a été caractérisé par une perte catastrophique de l’équilibre de notre relation avec la nature. Dans la plupart des cas, nous avons perdu de vue le fait que tout a un but, une signification et une place dans l’ordre des choses. Guénon reconnaît même que l’époque que nous traversons à toute sa place dans les cycles cosmiques à l’image du Mâhayuga de l’Hindouisme.

Aujourd’hui, nos forêts ont été réduites à des « stocks de bois », et nous avons été réduits à une espèce de propriétaires et de consommateurs. Le besoin obsessionnel de croissance continue du monde moderne a conduit à une destruction tragique de l’environnement.

Nous avons perdu le sens de l’interconnexion avec le monde naturel et avec les autres êtres humains. Nous sommes devenus des individus isolés et fragmentés, compétitifs, agressifs et destructeurs les uns envers les autres. Le monde moderne a créé un terrain vague virtuel de laideur et de destruction, et il a oublié la véritable signification de la beauté et l’essence de l’existence de chaque chose.

Confusion quant à la fonction et au but de la vie humaine.

La pensée moderne a réduit la vie humaine à la poursuite du progrès matériel et du confort. Il a essayé de réduire les êtres humains à des instruments quantifiables de production, de consommation et d’utilité. Il a ignoré le fait essentiel que les êtres humains sont plus que de simples organismes biologiques, qu’il existe une dimension subjective qui dépasse le simple aspect biologique.

En fait, l’organisme biologique n’est qu’un véhicule pour la réalisation de la conscience et sa transcendance au-delà des limites du domaine matériel. L’être humain est un microcosme qui comprend à la fois un domaine inférieur, matériel, et un domaine supérieur, non matériel. L’être humain est un pont entre le monde des sens et le monde du supersensoriel, le monde du phénoménal (tel qu’on le perçoit) et du nouménal (tels qu’il est). Dans son désir de confort et de progrès matériel, l’homme moderne s’est désintéressé de ces dimensions supérieures de son être et a ignoré le but fondamental de son existence.

Décadence institutionnelle et intellectuelle

Le monde moderne s’est caractérisé par une domination croissante des institutions sur les individus, et par une tendance à réduire les individus à de simples chiffres et statistiques. Cela a produit un vaste réseau bureaucratique qui s’est détaché de toute fonction significative ou humaine.

Les institutions sont devenues impersonnelles, calculatrices et oppressives, perdant de vue l’individu, ses intérêts et ses besoins. Cette tendance est générale à l’époque moderne, et elle a été particulièrement forte dans les domaines de l’éducation, de la médecine et du gouvernement. Le monde moderne a également été marqué par un déclin des normes intellectuelles, une tendance à tout réduire à des termes quantifiables et une perte d’intérêt générale pour l’étude traditionnelle des sciences humaines.

La pensée moderne s’est montrée préoccupée par le quantitatif au détriment du qualitatif et a ignoré le domaine transcendantal. Elle a été caractérisée par des philosophies matérialistes et mécanistes qui ont ignoré ou nié l’existence de toute réalité au-delà des sens.

A l’ère du Big Data on se demande jusqu’à quel point cela peut aller, pour René Guénon il ne fait aucun doute qu’un nouveau cycle recommencera lorsque la crise (dans le sens de dénouement) arrivera à son terme.

La fin du monde ?

La crise du monde moderne s’est caractérisé par une décadence croissante des structures institutionnelles et intellectuelles, ainsi que par un matérialisme et un réductionnisme de plus en plus marqués. Cela a conduit l’homme moderne à un état d’ignorance de sa véritable nature, de sa relation avec les autres et avec le monde naturel, et des dimensions supérieures de la réalité.

La pensée moderne est dans un état d’annihilation virtuelle du sens et de toutes les valeurs et principes supérieurs. C’est un état dans lequel on peut dire que la fin du monde est imminente, mais pas dans le sens d’un cataclysme extérieur qui mettrait fin au monde au sens littéral du terme.

La fin du monde sera plutôt provoquée par le monde lui-même et par l’ignorance et l’indifférence de l’homme moderne à l’égard des dimensions supérieures de la réalité. Pour Guénon nous arrivons à la fin d’un cycle qui a toute sa place dans le cycle cosmologique et qui débouchera simplement sur un nouveau cycle.

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